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Un Rosenzweig parmi d'autres :)

Franz Rosenzweig est né à à Cassel, le 25 décembre 1886.

Rosenzweig étudie à l'université la médecine, l'histoire et la philosophie. Sa thèse de doctorat de 1912 porte sur Hegel et l’Etat (publiée en 1920). La question qui traverse la thèse de Rosenzweig est celle de savoir si l’Etat universel hégélien est adéquat à la réalité de l’Etat-puissance. Il subit alors l'influence de l'historien Friedrich Meinecke puis d'Eugen Rosenstock-Huessy, juif converti au protestantisme.

Peu satisfait du rationalisme hégélien, il songe à se convertir au christianisme. Mais comme il veut que sa conversion soit celle d’un Juif et non d’un païen, Rosenzweig décide, en 1913, de passer une ultime journée de Kippour dans un office de Kippour dans une synagogue berlinoise. Cet office le détourne de son idée première et le rapproche de son judaïsme. Puis sa participation directe à la guerre le confirme dans ses réserves à l’égard de la philosophie hégélienne de l’histoire qui justifie la mort des individus au nom de causes supérieures. Entre 1913 et 1921, il subit l'influence d'Hermann Cohen et entre en relation avec Martin Buber.

En 1917 Rosenzweig publie un manuscrit de la main de Hegel qu'il intitule "Le plus ancien programme de système de l'idéalisme allemand" (Das älteste Systemprogramm des deutschen Idealismus). Il y voit un texte de Schelling et ouvre un débat concernant l'attribution, car d'autres affirment, au contraire, qu'il s'agit d'un texte de Hegel voire de Hölderlin.

Durant la Première Guerre mondiale, il écrit son œuvre maîtresse L'Étoile de la rédemption (Der Stern der Erlösung, 1921). Il publie dans le même temps sa thèse en l’encadrant de quelques pages de préface et de conclusion qui montrent qu'il n'adhère plus du tout aux idées de sa jeunesse. Rosenzweig voit bien que les courants intellectuels dont il a été proche ne sont pas étrangers au développement du pangermanisme et de l'antisémitisme. Il fonde ensuite à Francfort une académie d'études juives pour adultes (freies jüdisches Lehrhaus), où enseignent les meilleurs savants juifs allemands.

Franz Rosenzweig reste avant tout un allemand, un juif allemand assimilé. Il écrit en 1923 que : « Mon retour au judaïsme (Verjudung) a fait de moi un meilleur et non un pire Allemand... Et je crois qu’un jour L’Étoile [de la Rédemption] sera reconnue et appréciée à juste titre comme un cadeau que l’esprit allemand doit à son enclave juive1. » Paralysé les huit dernières années de sa vie, il continue cependant à travailler. Il traduit des poèmes de Juda Halévy puis la Bible avec Martin Buber. Il continue à observer les préceptes pratiques du judaïsme.

L'œuvre de Rosenzweig est mal connue du public francophone. Il en existe une traduction anglaise par William Hallo (New York, 1971) et une traduction hébraïque par Joshua Amir (Jérusalem, 1970). Le philosophe et professeur français Stéphane Mosès lui a consacré des études substantielles : Système et Révélation. La philosophie de F. R., Le Seuil, 1982; L'Ange de l'histoire, édition revue et augmentée, Gallimard, Folio, 2006. L'étoile de la Rédemption a été traduite par A. Derczanski et J.-L. Schlegel au Seuil, 1982.